A la maison chez Marina Häusler

Entre-temps, nous roulons sur une route de campagne étroite. Ça grimpe. Devant nous s'étend le Hochries, l'une des montagnes les plus connues de la région du Chiemgau. Sur le Samerberg, le monde semble encore en ordre. Cette région de vacances est une destination touristique très appréciée. C'est ici, entre le chant des oiseaux, les chalets d'alpage et les potagers, que Mme Häusler a grandi. Après avoir passé les dix dernières années à vivre dans une grande ville et à profiter de l'agitation de métropoles comme Montréal ou Munich, le cours de la vie l'a ramenée à ses racines. En effet, elle vit aujourd'hui avec son mari à l'endroit même où elle gambadait autrefois dans le jardin avec ses frères et sœurs.

À peine arrivée, elle me conduit directement sur la terrasse. Elle retire ses chaussures et marche pieds nus dans l'herbe. Le soleil se couche lentement et plonge le jardin, aménagé avec amour, dans une lumière dorée.

J'aimerais poser quelques questions à ma collègue sur l'ancienne maison de ses parents et son domicile actuel au Samerberg.

Marina, comment décrirais-tu ton style de décoration ?

Je dirais joyeux, créatif et confortable. Presque tous les meubles sont d'occasion. J'aime qu'un meuble raconte une histoire. C'est pourquoi la maison que mon mari et moi habitons est principalement décorée dans un style vintage. La chambre à coucher, en revanche, incarne le look boho. Et entre les deux, on trouve partout dans ma maison des pièces uniques, dont certaines sont aussi typiques de ce que l'on peut trouver dans une maison de campagne.

De quel meuble es-tu particulièrement fière ?

Mon petit meuble d'apothicaire acheté dans une brocante m'accompagne depuis que j'ai emménagé dans mon premier appartement. Avant, il y avait dedans ma collection de plantes et maintenant, ce sont mes livres. Ceux-ci sont bien sûr triés par couleur... (rires).

Quel est ton endroit préféré dans la maison ?

Pour être honnête, cela varie en fonction de la saison. Cet hiver, j'ai adoré notre grande table en chêne dans la cuisine-salle à manger. Nous y avons accueilli des invités et passé beaucoup de temps, tout simplement. Au printemps, quand il pleuvait beaucoup, nous avons privilégié la cave. Mon mari y a installé un bar. Pendant que nous étions occupés à l'agencer, nous écoutions de la musique à fond. Maintenant que nous sommes en été, je préfère être dans le jardin, dans mon fauteuil suspendu. Je ne peux pas encore dire quel sera mon lieu de prédilection pour l'automne. Mais je suis sûre de trouver une petite place quelque part.

Où achètes-tu tes meubles de préférence ? 

Comme je l'ai déjà dit, j'achète rarement de nouveaux meubles. Mon intérieur est composé de souvenirs, de bric-à-brac des puces ou de pièces uniques héritées. Les petites tables d'appoint de mon grand-père qui viennent d'Indonésie en sont un exemple. Ce que je viens de m'offrir, c'est une table de chevet de Kartell.

Tu aimes la couleur, est-ce aussi le cas en matière d'intérieur ? 

Pour être honnête, j'ai déjà essayé de m'en tenir à une seule couleur. Mais je ne peux pas. J'aime jouer avec les touches de couleur entre les meubles en bois. Je suis plutôt du genre Fifi Brindacier – je préfère la créativité chaotique à la propreté et à l'élégance.

De quoi ne pourrais-tu pas te passer dans ta maison ?  

Mon énorme réfrigérateur SMEG et la cuisine ouverte me conviennent parfaitement. J'aime pouvoir servir mes invités d'ici et en même temps participer directement à l'action.

Qu'est-ce qui n'entre jamais dans ta maison ? / Y a-t-il pour toi des « interdits » en matière de décoration ? 

Je ne dirais jamais « jamais », car je suis tout à fait ouverte à la nouveauté. Mais les meubles brillants en noir ou en blanc me conviennent moins. Je préfère les meubles en bois. Ils grincent parfois et ont l'air tout simplement plus vivants.

Outre les papiers peints, as-tu d'autres trésors de Komar (peintures murales, stickers pour fenêtres, etc.) ? 

Oui, partout en fait. Dans la salle de bains, par exemple, nous avons accroché un châssis que nous avons tendu nous-mêmes à partir de vieux restes de papier peint. En bas, dans notre salle pour faire la fête, quelques autocollants muraux avec des phrases appropriées et dans le salon, une impression d'art de Komar, mon tableau préféré d'une artiste célèbre et féministe.

Ville ou campagne ? Où préfères-tu vivre ?

J'ai grandi à la campagne et j'ai un lien fort avec la nature. Parallèlement, j'ai découvert la vie dans les grandes villes, d'abord à Munich, puis à Montréal. J'aime les deux, mais actuellement, je préfère vivre à la campagne. Le calme ici me fait du bien et m'apaise. Et j'apprécie aussi beaucoup la proximité avec ma famille. Nous recevons souvent de la visite, cela me fait vraiment plaisir. Mais au fond, je ne peux pas affirmer que resterai toujours à la campagne. Je suis très changeante et indépendante à ce sujet.

Où puises-tu l'inspiration ?

Je trouve l'inspiration en ligne. Le plus souvent via les réseaux sociaux comme Instagram, Tiktok ou des plateformes créatives comme safe.it par exemple. Je suis aussi régulièrement les blogs de design d'intérieur.

Quel papier peint n'entrerait jamais dans ta maison ? 

Quand je me réveille le matin et que je me lève, je vois d'abord le sommet de notre montagne et ensuite directement le papier peint de la jungle Hortus, qui est installé en face de notre lit. J'aime cette fraîcheur.

Dirais-tu que la décoration reflète ta/votre personnalité ?

En ce qui concerne l'aménagement intérieur des espaces de vie, je pense que c'est plutôt ma personnalité qui s'y reflète. Pour le bar, c'est mon mari John qui était aux commandes et cela se voit. Contrairement à moi, il fait moins attention à l'image qu'il renvoie. Sa priorité : l'essentiel est que cela me plaise et me fasse plaisir. Nous nous sommes donc bien amusés à aménager cette pièce. Il ne s'agissait pas d'être perfectionniste, mais de s'amuser.

Nous sommes ici dans l'ancienne maison de tes parents. Y a-t-il des choses que tu as repris de tes parents ? 

Mes parents ont construit la maison de leurs rêves. Maintenant que tous les enfants ont quitté la maison, ils ont pratiquement tourné la page et m'ont laissé beaucoup de meubles.

Le refuge d'une globe-trotter qui aime autant rentrer chez elle que voyager ? Il est à l'image de ce qui fait la vie : il est vivant, ouvert sur le monde et en même temps, c'est une oasis de bien-être pour l’âme. Et qu'est-ce que tu gardes toujours avec toi ? Des papiers peints qui renforcent cette vibe et révèlent un peu de l'histoire de Marina et John.